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Une fois que vous avez vos éléments Li-Ion, que vous avez vérifié qu'ils sont encore en état (au-dessus de 3V), il vous reste un obstacle avant l'utilisation : il faut le(s) charger !

Je dirai même plus : le chargeur fait partie intégrante du système, il est lié à la batterie et au système qui l'utilise.

En absence de matériel adapté et de budget Hollywoodien, il reste le Net pour trouver des informations et des montages accessibles, réalisables avec les moyens du bord. Cette page contient quelques pistes que j'ai empruntées, et passe sous silence plein d'idées irréalisables (trop complexes ou trop chères).


On fait ce qu'on peut avec ce qu'on trouve

J'étais quand même bien embêté avec ces 8 éléments LiIon SONY de 1250mAh. La tension était OK mais déséquilibrée, pas étonnant que le pack refusait de fonctionner. De toute façon, c'était trop tard, le boitier plastique était en copeaux et les idées foisonnaient dans ma caboche.

Malgré Google, il m'a fallu du temps pour connaitre les informations nécessaires à la recharge, entre les pages alarmistes et les appnotes des constructeurs qui décortiquaient des montages supercomplexes (genre : Maxim, TI, Analog Devices, LT, NS ... et tous leurs circuits supersavants). Puis finalement je suis tombé sur http://www.shdesigns.org/lionchg.html qui propose un schéma très simple, à la portée d'un gusse comme moi : 


 
Le principe est très simple : le LM317 est câblé en régulateur de tension, mais cette tension chute si le courant dépasse une limite définie par R1. Tous les détails et les conseils sont fournis en anglais sur le site, il est d'ailleurs très informatif et sans chichis. Je ne vais pas non plus le traduire, débrouillez-vous aussi un peu de temps en temps. Je n'avais plus qu'à prendre mon fer à souder par le bon bout :-)

Mon premier chargeur de LiIon à base de LM317
 
On voit tout de suite certaines "adaptations" : des inverseurs permettent de sélectionner plusieurs calibres en tensions et courants de charge. Cela évite de recalibrer les multitours à chaque changement de nombre d'éléments.

Un inconvénient particulier est que le courant de charge n'est pas facile à contrôler, on peut le mesurer mais il est souvent bien en-dessous du calibre désiré. Ce qui peut faire durer certaines recharges très looooongtemps.

Autre remarque : le circuit chauffe plus en chargeant un élément seul que deux élément. La raison est simple : le LM317 doit dissiper la différence entre la tension d'entrée et de sortie, cette tension est plus faible lorsque la tension de sortie est plus grande. La plupart de mes packs ont deux éléments mais pour rééquilibrer un pack, c'était coton. D'ailleurs, le LM317 est mort comme ça, je crois. Je suis alors passé au calibre au-dessus :


Version plus "solide" sans limitation de courant mais avec relais.
 
Ce circuit-là a été conçu pour aller de pair avec le transfo (le boitier noir) de 8V 2A. Après le secondaire et le pont de diodes, on obtient environ 11V mais cela décroit avec le courant. Le LM317 chute environ 2,5V et va dissiper 5W en "dropout", lorsque la batterie à recharger (et un circuit supplémentaire mais c'est une autre histoire) est vide. Le jeu est de réduire la dissipation thermique sans employer de circuits à découpage (applications audio).

Un circuit d'alimentation parallèle (simple diode + condo) est connecté à la bobine d'un relais qui déconnecte la sortie (batterie + montage) au repos. Ainsi, aucun risque de courant de fuite (déchargeant la batterie et réduisant l'autonomie) lors d'une panne de courant ou simplement si la prise n'est pas branchée. Une LED indique la charge des condensateurs de filtrage, et les décharge lorsque le secteur est débranché.

Depuis lors, je me suis penché sur les alimentations linéaires à haut rendement, un domaine qui me semble peu exploré. Pourtant les techniques sont disponibles : MOSFETs, diodes Schottky de puissance, régulateurs à très faible dropout ... et surtout un transfo avec une tension et une puissance (donc impédance) adaptées aux éléments à recharger, afin que le secondaire chute mais pas trop.

Mais lorsqu'aucune contrainte HF n'entre en jeu, ce sont les alimentations à découpage qui mènent le jeu, en particulier depuis que des modèles tout faits sont disponibles pour le commun des bricolos dans la dèche !


Une alternative facile et pas chère (8 Euros ?) pour les "petits" packs 7,2V
 
J'utilise ce bloc tout fait pour recharger directement des packs 1250mAh (pas plus sinon ça grille l'alimentation !) et en particulier ma boite à rythmes : brancher, attendre, c'est fini. Je crois que le bloc coûte 4,90E et il faut rajouter la prise Jack : quel investissement !

Pour des packs plus gros, il vaut mieux brancher une résistance de puissance en série pour limiter le courant de charge. J'ai des 8,2Ohms / 5W qui font très bien l'affaire. Sans cela, le bloc ... chauffe. Il semble qu'il ne soit pas prévu pour se comporter calmement en cas de surcharge, au point qu'il peut se dérégler.

Un peu de sérieux.

Mais tout de même, brancher 2 multimètres et laisser plein de fils en vrac, sans parler d'un circuit imprimé nu, ce n'est pas franchement ça... Au détour d'un projet, je me suis finalement résolu à acheter une alimentation de laboratoire, ce n'est pas si cher et elle rend tellement de services ! L'affichage numérique de la tension et du courant économisent bien des câbles, ça craint moins les mauvaises manipulations et en fait ça prend même moins de place si on compte celle des fils qui ne trainent pas partout :-)


Travailler avec du matériel adapté, c'est le top :-D
 


Ressurrection et équilibrage de deux accus pour mobile
 

Toujours plus fort !

Je mets au point une alimentation linéaire à haut rendement pour remplacer celles du haut de cette page.

 

Et après ?

J'ai découvert par hasard que TI offre aussi des échantillons gratuits de ses modules DC/DC "prêts à l'emploi" et certains modèles m'ont ... interpelé. En particulier, le PT6675 prend du 5V (par exemple : venant d'un PC) et sort du 9V sous 3A (soit 27W+3W de dissipation, ce qui fait 30W et donc 30/5=6A sur le 5V). La plage de réglage descend à 8,2V, ce qui correspond à la tension d'un pack à deux éléments. La documentation montre qu'il suffit d'une résistance de 58KOhms et des poussières (soit une résistance de 47K et un multitours de 22K) pour ajuster la tension de sortie à moins de 1%.

Pour montrer à quel point ce type de modules est facile à utiliser, jetez un oeil sur le convertisseur à base de PT6302. Le circuit imprimé nécessite quelques condos, du câble, pas de quoi se ruiner, surtout si le module est gratuit ;-)

En utilisant le même principe, on peut utiliser des step-down acceptant de larges plages de tensions d'entrée et fournissant divers courants. Du même fabricant, et toujours disponibles en échantillons (à l'heure actulle, mais ça bouge beaucoup), on trouve ces références, aux tensions de sortie couvrant 4,1V, 8,2V, 12,3V et 16,4V :

ref       boitier    caractéristiques
PT6101     SIP12  9-30Vin 5Vout (1.88-11.25Vout) 1A Inh, Adj, 89% 500KHz
PT6102     SIP12  9-26Vin 3.3Vout (1.89-6.07Vout)  1A Inh, Adj, 84% 500KHz
PT6103     SIP12  16-30Vin 12Vout (2.43-22.12Vout) 1A Inh, Adj, 91% 500KHz
PT6212     SIP12  9-30Vin 5Vout (2.18-8.5Vout) 2A 89% 450->900KHz
PT6213     SIP12  9-26Vin 3.3Vout (1.8-6.07Vout) 2A 84% 450->900KHz
PT6214     SIP12  16-30Vin 12Vout (2.43-22.12Vout) 2A 91% 450->900KHz
PT6302     SIP12  9-30Vin 5Vout (2.18-8.5Vout) 3A 89% 500KHz
PT6303     SIP12  9-26Vin 3.3Vout (1.8-6.07Vout) 3A 84% 500KHz
PT6675     SIP14  4.5-5.5Vin, 9Vout (8.2-9.2V) 3A, 87% 300KHz. dissipe 3W @2.5A
PT6883     SIP18  13-36Vin 5Vout (3-6.5Vout) 5A 85% 550KHz
Et j'en oublie certainement.

Avec tout ça, vous devriez trouver votre bonheur. Mais il ne faut pas oublier de mettre une résistance de limitation de courant car sinon, le module DC/DC et la batterie vont souffrir !

Il est vrai que je n'ai pas encore trouvé de moyen simple de limiter le courant sur ces modules, mais il suffirait de se pencher dessus :-) Avec un J-FET commandé par une sonde de courant, ça devrait le faire, non ?

http://www.maxim-ic.com/appnotes.cfm/appnote_number/2044 (PDF miroré ici) présente une méthode un peu "abrupte" (dissipation du trop-plein de courant dans une résistance et un transistor bipolaire). Pas assez élégant et trop "chaud", mais ça peut quand même dépanner de connaitre cette méthode.

http://www.maxim-ic.com/appnotes.cfm/appnote_number/106 (PDF miroré ici) montre comment utiliser un AOP et un MOSFET pour créer une source de courant stable et contrôlable. C'est très utile mais il faut quand même calibrer la résistance de puissance :-( La référence de tension offre une certaine stabilité mais la précision de la résistance de puissance contrôle aussi la mesure.

Un tour à http://www.maxim-ic.com/appnotes.cfm/appnote_number/659 (PDF miroré ici) donne beaucoup d'astuces et d'idées pour s'en sortir avec cette question. Le MAX471 est effectivement un circuit très utile.


Page créée le dimanche 15 août 2004 par Yann Guidon